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HÉNICHIUS.

civili : Rinthel. 1653, in-4o. ; de Cultu creaturarum et imaginum Dissert. ibid. 1633, in-4o. ; de Libertate Arbitrii, imprimis de concursu causæ secundæ cum primis : ibid. 1645, in-4o. ; de Officio boni principis piique subditi : ibid. 1661, in-12. ; Dissertatio de Pœnitentiâ lapsorum : ibid. 1559, in-4o. ; de Gratiâ Prædestinatione Dissertatio : ibid. 1663, in-4o. ; Compendium sanct. Theologiæ : ibid. 1657, 1571, in-8o. ; de Veritate religionis Christianæ : ibid. 1667 : in-12. ; Institutiones Theologicæ : Brunsvigæ, 1665, in-4o. ; Historiæ ecclesiasticæ et Civilis Pars I, Rinthel. 1669 ; Pars II, 1670 ; Pars III, 1674, in-4o. ; Disputationes aliquot emisit publicèque habuit, ex quibus est, de Mysterio SS. Trinitatis, de Confessione Augustini, de Fide et operibus, etc.

J’ai quelque petite chose à observer sur le livre de Veritate Religionis Chritianæ, qui paraît dans cette liste. C’est un très-bon supplément de celui que Grotius a composé sur cette même matière ; car Hénichius développe, éclaircit et prouve plus amplement les raisons que Grotius avait employées. Il apprend cela dans son titre, puisqu’il y met quo ea quæ vir illustris Hugo Grotius de hâc materiâ commentatus est aliquantò uberiùs exponantur. Disons en passant que Grotius a été accusé de plagiarisme, et mettons ici une addition qui a paru à la fin du premier volume de ce Dictionnaire dans la première édition, et que l’imprimeur n’a point placée où il fallait dans la seconde. Elle contient ces paroles : « Il me semble qu’il n’y a rien de plus faux que ce qui fut dit a M. Whéler et à M. Spon, que Grotius a dérobé tous ses principaux argumens pour la vérité de la religion chrétienne, d’un auteur arabe, et particulièrement des ouvrages d’un excellent homme que les Latins ont tenu pour un archi-hérétique, mais que les Coftes tiennent pour un saint ; qui a écrit un excellent livre contre les Turcs et contre les Juifs, pour la vérité de la religion chrétienne[1]. »

Notez à l’égard des trois volumes de l’Histoire ecclésiastique de notre Jean Hénichius, qu’ils ne s’étendent que jusqu’à la fin du Ve. siècle ; et qu’encore que le titre promette l’histoire civile aussi-bien que l’histoire ecclésiastique, l’auteur s’attache principalement à la dernière. Le premier volume comprend les trois premiers siècles ; le deuxième est pour le IVe. siècle ; et le troisième pour le Ve. Bosius, qui avait dit dans son Schediasma de comparandâ notitiâ scriptorum ecclesiasticorum, que l’ouvrage d’Hénichius comprenait les six premiers siècles, en fut censuré trop rudement. Il reconnut son erreur, et la corrigea de sa main à l’exemplaire de son livre. On peut bien indiquer de pareilles fautes, mais il faut le faire sans aigreur et sans insulte, et se souvenir qu’il est très-facile de les commettre : Aberrationem agnovit, ac manu suâ in exemplari privato correxit : ut adeò acrem illam clarissimi Sluteri censuram [* 1]non videatur meruisse. Et quàm facilis in his talibus sit lapsus, unusquisque intelligit[2]. L’auteur qui parle de la sorte observe qu’Hénichius, avant donné le précis du témoignage des anciens auteurs, rapporte ensuite leurs passages tout entiers. On a raison de dire que cela doit recommander son ouvrage. Cæterùm Henichianum opus vel eo etiam nomine meretur commendari, quòd integra auctorum veterum testimonia adscribat, quorum summam priùs attulerat[3].

(B) Il souhaita passionnément la concorde des luthériens et des calvinistes. ] On l’en loue dans son programme funèbre[4] : Pacis et concordiæ perpetuus studiosus, nihilque magis in votis habebat, quàm ut schisma inter Evangelicos funditùs tolleretur, et togata prœlia in suggestibus et cathedris cum salutiferâ, DEO et hominibus gratâ pace, fausto omine, commutarentur : quâ de causâ immortalem nominis gloriam apud omnes bonos adeptus est. L’auteur du

  1. (*) In Propylæo Historiæ christianæ, p. 26.
  1. Whéler, Voyage de Dalmatie, etc., liv. II, pag. 163, édition de Hollande, 1689.
  2. Caspar Sagittarius, Introd. in Histor. eccles., pag. 340.
  3. Idem, Sagittar., ibidem.
  4. Witte, Memor. theolog., dec. XIII, pag. 1718.