Bourgogne [a] [* 1] ; que sa mère était Lorraine [b], fort petite et fort bilieuse ; et qu’il y eut si peu de concorde entre son mari et elle (A), qu’après avoir partagé leurs enfans et leurs biens, ils se séparèrent volontairement l’un de l’autre [c] ; qu’il demeura auprès de son père dans Paris, et qu’il fut si maltraité par la servante, que cela lui fit faire souvent des escapades [d], et qu’à l’âge de neuf ans [e] il prit son vol jusqu’à Calais [f], où il fit accroire qu’il savait l’astrologie, et qu’il était fils de ce grand et fameux faiseur d’horoscopes [g] nommé César [h] ; qu’ayant guéri par un petit tour de souplesse un malade d’imagination, il passa pour un célèbre magicien [i], quoiqu’il n’eût encore que neuf ans ; que ceux qui l’avaient reçu dans leur logis, ayant eu le vent que le sot peuple le voulait jeter dans la mer,..... le firent sortir secrètement de Calais [j]. Je n’ai trouvé la suite de ses aventures qu’au temps que le duc de Saint-Simon le fit entendre à Louis XIII, à Saint-Germain [k] (B). Il donna dans le génie de ce prince [l] par une chanson à boire qu’il fit, et que tout le monde chanta à la cour. Le roi, depuis, prêta toujours l’oreille à ses chants et lui permit l’entrée de son cabinet ; et on appela d’Assouci Phébus garderobin, parce qu’il avait toujours ses luths dans la garderobe du roi [m]. Il continua ce manège sous la minorité de Louis XIV. Ce jeune prince lisait les vers de ce poëte à son petit coucher, et riait toujours, et fort à propos, du bon mot, que bien des courtisans, qui riaient à contre-temps, ne pouvaient attraper [n]. Il ne dédaignait point de prêter l’oreille à ses chants, ni de les exécuter lui-même [o]. D’Assouci, voulant retourner à Turin auprès de leurs altesses royales [p], partit de Paris environ l’an 1655, avec tant de précipitation qu’à peine eut-il le loisir de payer une partie de ses dettes [q]. Il était accompagné de deux pages de musique [r]. Il n’arriva à Lyon qu’aprés avoir essuyé plusieurs fâcheux accidens, et qu’après avoir fait connaissance avec un homme qui a paru dans un coin des satires de M. Despréaux, et qui par cette raison mérite une place dans mon commentaire (G). Il trouva bien des agrémens à Lyon : il y donna sa musique à tous les couvens des religieuses chantantes, et il n’y avait pas une de ces filles dévotes qui n’eût
- ↑ * Leclerc observe que Sens n’était point en Bourgogne, mais en Champagne.
- ↑ Là même, pag. 54.
- ↑ Là même.
- ↑ Là même, pag. 62.
- ↑ Là même, pag. 64.
- ↑ Là même, pag. 69.
- ↑ Là même, pag. 68.
- ↑ Là même, pag. 73.
- ↑ Voyez l’article Ruggeri, remarque (E), au commencement, tome XII.
- ↑ D’Assouci, Aventures, tom. II, pag. 89.
- ↑ Là même, pag. 90.
- ↑ Là même, pag. 47.
- ↑ Là même, pag. 48.
- ↑ Là même, pag. 47.
- ↑ Là même, dans l’Épître dédicatoire au roi.
- ↑ D’Assouci, Aventures, tom. II, pag. 12.
- ↑ Il dit dans le IIIe. tome de ses Relations, pag. 153, que M. le comte d’Harcourt l’avait autrefois donné à madame Royale.
- ↑ D’Assouci, tom. I, pag. 2.
- ↑ Là même, pag. 3.