veux dire qu’il entend que Pompée investit Archélaüs du pontificat de Comane au royaume de Pont. En cela Strabon ne s’accorde pas avec Hirtius, qui nous apprend que le pontificat donné par Pompée était dans la Cappadoce. Ce n’est pas qu’il fasse mention de Pompée ; mais il suffit qu’il dise que César adjugea à Nicomède le pontificat de Comane ; car nous apprenons d’Appien [1] que César ôta à Archélaüs le pontificat qu’il donna à Nicomède. Je rapporte les paroles d’Hirtius parce qu’elles confirment ce que j’ai dit ci-dessus concernant l’autorité du pontife de Comane. Magnis itineribus per Cappadociam confectis, biduum Mazacæ commoratus (Cæsar) venit Comana vetustissimum in Cappadociâ Bellonæ templum, quod tantâ religione colitur, ut sacerdos ejus deæ majestate, imperio et potentiâ secundus à rege consensu gentis illius habeatur. Id homini nobilissimo [2]. Vous trouverez la suite ci-dessus, remarque (D), citation (3), de l’article d’Archélaüs, roi de Cappadoce.
Il n’y avait pas long-temps que Cicéron avait prévenu dans ce pays-là une dangereuse guerre civile. Il avait fait retirer de la Cappadoce le pontife à qui il ne manquait rien de tout ce qui est capable de faire peur, et qui se voyait en état de tailler beaucoup de besogne au roi Ariobarzanes. Quùmque magnum bellum in Cappadociâ concitaretur, si sacerdos armis se, quod facturus putabatur, defenderet adolescens et equitatu et peditatu, et pecuniâ paratus, et toto, iis qui novari aliquid volebant : perfeci ut è regno ille discederet, rexque sine tumultu, ac sine armis, omni auctoritate aulæ communitâ, regnum cum dignilate obtineret [3].
(E) ....... Auguste la donna à Dyteutus qui avait fait une action fort généreuse. ] Dyteutus était le fils aîné d’Adiatorix, tétrarque de Galatie. Adiatorix avait obtenu de Marc Antoine la partie de la ville et du territoire d’Héraclée que les habitans accordèrent à la colonie que les Romains y envoyèrent. Il fut si lâche, qu’il se rua de nuit sur les Romains et les massacra ; il dit ensuite que Marc Antoine lui en avait donné la permission. Ceci se passa peu avant la bataille d’Actium. Après que Marc Antoine eut été vaincu, Adiatorix tomba entre les mains d’Auguste, et fut condamné à la mort avec son fils aîné [4]. Lui, sa femme et ses enfans furent menés en triomphe, et comme on le menait au lieu du supplice, son fils puîné dit aux soldats qu’il était l’aîné. Dyteutus soutint le contraire, et il s’éleva entre ces deux frères une contestation admirable. Leurs père et mère la finirent en persuadant à Dyteutus de céder, puisqu’ayant plus d’âge il serait plus en état de servir de patron à sa mère et à son autre frère. Ainsi Adiatorix fut tué avec le puîné. Auguste, ayant su ces choses, regretta ceux qui avaient péri, et pour faire du bien à ceux qui restaient, il éleva Dyteutus au pontificat de Comana [5].
(F) Appien a fait ici une faute. ] Il a dit que César ratifia les distributions de divers états faites par Pompée, si ce n’est quant au pontificat de Comane qu’il ôta à Archélaüs ; mais que peu après la conquête de l’Égypte tous ces états, et tout ce que César et Marc Antoine avaient donné, furent ajoutés aux provinces du peuple romain : les Romains, ajoute-t-il, se saisissant avidement de toutes sortes d’occasions de s’agrandir [6]. J’ajoute plus de foi à Strabon, qui assure que, de son temps, le pontificat de Comane était possédé par Dyteutus [7].
- ↑ In Mithridat. sub fin.
- ↑ Hirtius, de Bello Alexand.
- ↑ Cicero, epist. IV, lib. XV, ad Familiar., pag. 389, 390, edit. Græv.
- ↑ Strab., lib. XII, pag. 374.
- ↑ Idem, ibid., pag. 384, 385.
- ↑ Appian., in Mithrid., sub fin.
- ↑ Νῦν ἔχει Δύτευτος ὐιὸς Ἀδιατόριγος. Nunc pontificatum obtinet Dyteutus Adiatorigis filius. Strabo, lib. XII, pag. 384.
COMBABUS, jeune seigneur à la cour du roi de Syrie, fut choisi par ce monarque pour accompagner la reine pendant un assez long voyage qu’elle devait faire. Cette reine s’appelait Stratonice ; elle voulait bâtir un temple à Junon, suivant les ordres qu’elle en avait reçus en songe. Combabus était un très-