de Stewechius. 2°. Outre cela, je remarque qu’on nous donne pour l’imprimeur de la première édition un Théodore Priscianensis. C’est sans doute une faute. Nous avons vu que le Florentin Franciscus Priscianensis fut le premier qui fit voir le jour aux livres d’Arnobe. Or ce n’était pas un imprimeur. Le Poccianti ne lui donne point cette qualité : il se contente de le faire un bon humaniste, et auteur de quelques livres italiens [1]. Je me persuade que ce fut à lui que Faustus Sabeus, bibliothécaire du Vatican, communiqua le manuscrit sur lequel fut faite l’édition de Rome de 1524 [* 1]. Ainsi dans la préface de l’édition de Leyde, on aura mal distingué l’édition de François Priscianensis, d’avec celle qui fut faite sur le manuscrit de Sabeus. Notez que Louis Carrion estime que le manuscrit d’Arnobe, qui est dans la bibliothéque du roi de France, est celui dont on se servit pour la première édition [2]. Il s’imagine que puisqu’on la dédia à François Ier., on lui envoya aussi le manuscrit. 3°. En troisième lieu, je remarque qu’il n’est pas vrai que les sept livres d’Arnobe aient été imprimés avec les notes d’Hérauld en 1583, ni qu’il faille distinguer l’édition de Hambourg de 1610, de celle dont on venait de parler, je veux dire de celle qui fut accompagnée du commentaire d’Elmenhorst. 4°. Enfin je remarque que Stewechius ne fit point une édition d’Arnobe, à Douai, l’an 1634, son édition est d’Anvers, en 1586 ; et il y avait long-temps qu’il était mort, quand ses Electa in Arnobium furent réimprimés à Douai, en 1634, cum Paratitlis seu Summariis Leandri de sancto Martino. Vous trouverez une pareille faute à la citation (*) de la page 430, où M. du Pin dit qu’Érasme publia Arnobe l’an 1560. Il mourut l’an 1536.
Disons quelque chose du père Labbe. Il trouve très-belle l’édition de Leyde, mais il s’étonne que ceux qui l’ont procurée, n’y aient pas inséré l’Arnobianus criticus de Meursius, imprimé à Leyde, l’an 1598, cum hypocritico Minutiano. Il voudrait que, pour le moins, ils en eussent fait mention [3]. Ceux qui lui reprocheraient qu’il eût dû lui-même se souvenir des Eclogæ ad Arnobium de Jules-César Bulenger [4], ne seraient pas bien fondés ; car cet ouvrage ne sert de rien, ni pour corriger le texte d’Arnobe, ni pour développer le sens littéral : ce n’est qu’un tissu de citations, qui n’a qu’un rapport très-vague à quelque pensée d’Arnobe. Le même jésuite donne un coup de bec au grand Saumaise, qui avait promis des commentaires sur cet auteur, et qui ne tint pas sa parole [* 2]. Salmasiani autem illi commentarii tamdiù expectati, tam sæpè ejus amicorumque litteris promissi atque jactati, in fumum tandem ventosque evanuerunt [5]. Je crois qu’un tel écrit de Saumaise nous eût appris plus de belles choses, que son savant commentaire sur le traité de Pallio de Tertullien.
- ↑ (*) 1524 est une faute d’impression. Bayle, dans cette même remarque, a déjà dit deux fois 1542. Joly aurait dû s’en apercevoir, et n’aurait pas dû reprocher à l’auteur une faute qui n’est que de son imprimeur.
- ↑ * C’est Claude Saumaise qui donna l’édition de Leyde, 1651, in-4o., cum notis viri celeberrimi. Labbe et Bayle ont ignoré, dit Joly, que ce vir celeberrimus était Claude Saumaise, lequel avait aussi commencé un commentaire sur Arnobe, lorsque la mort le surprit. Fabricius en ayant trouvé le manuscrit, le fit imprimer dans le tome second des Sancti Hippolyti Opera, 1718, in-folio. Ce fragment de commentaire commence à la page 122 et finit à la page 134.
- ↑ Pocciantius, de Scriptor. Florentinis, pag. 69.
- ↑ Ludov. Carrio, Emendat., lib. I, cap. IX, folio 18. M. du Pin l’affirme, pag. 119 du Ier. tome de sa Bibliothéque.
- ↑ Philippus Labbe, Dissertat, de Scriptoribus Eccles., tom. I, pag. 105.
- ↑ Imprimées à Toulouse, l’an 1612, in-8o.
- ↑ Labbe, de Scriptorib. Ecclesiast., tom. II, pag. 105.
ARNOLDUS (Nicolas), professeur en théologie à Franeker, naquit à Lesna, ville de Pologne, le 17 de décembre 1618. Sa mère se trouvant veuve, lorsqu’il n’avait que trois ans, prit tout le soin imaginable de l’élever, et le consacra aux lettres. Il fit ses humanités dans le collége de Lesna, entre autres régens, sous Coménius, qui dictait alors à ses écoliers son Janua linguarum.