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tous les jours en médecine humaine doivent encourager les vétérinaires à en faire usage dans de pareilles circonstances. La relation suivante due au docteur Alves Crespo démontre, d’une manière évidente, l’action curative du chloral dans ces genres d’affections.

Observation VII. — Sujet de 45 ans, de tempérament lymphatique nerveux, qui est pris pendant la nuit d’une violente colique néphrétique. Ce malade est sujet à cette affection depuis quatorze ans, et, à diverses reprises, il avait vu ses douleurs cesser après l’expulsion, par les urines, de plusieurs petits graviers, une fois même, d’un véritable calcul gros comme un grain de poivre.

Ni la médication narcotique accompagnée de diurétiques ni les sangsues, ni les bains de siège, ne procurent le moindre soulagement. On songe alors à administrer 1 gramme de chloral dans une potion de 220 grammes en deux fois à un quart d’heure d’intervalle.

Aussitôt après avoir ingéré la première moitié de la potion, le malade tomba dans une espèce d’ivresse gaie, suivie de somnolence, et les douleurs s’apaisèrent ; mais elles ne tardèrent pas à reparaître, et la seconde dose du médicament fut vomie. — Nouvelle potion avec 2 grammes de chloral ; dans cette deuxième potion le sirop de fleur d’oranger est remplacé par celui d’écorce de citron qui masque mieux la saveur du chloral. Après la première dose, sommeil de huit minutes et notable diminution des douleurs ; après la seconde dose sommeil d’un quart d’heure ; après la troisième sommeil de cinq heures et réveil sans douleur aucune.

Cette amélioration dure quatre jours, pendant lesquels le malade rend quelques graviers ; mais au cinquième jour il est pris de colique néphrétique. L’on a encore recours au chloral à la dose de 3 grammes, à prendre en quatre fois : apaisement immédiat, qui devient de plus en plus général, à mesure que le