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leur coquetterie, qu’elles rejettent bien loin leurs principaux corsets et alors elles pourront prétendre aux ineffables douceurs de la maternité (Layet).

Et celles qui, malgré leur cuirasse, auront pu concevoir et porter à terme seront bien plus douloureusement surprises lorsqu’elles mettront au monde des enfants si faibles, si maladifs qu’ils meurent peu de temps après ; ou bien, lorsque par suite d’une altération de la conformation du fœtus, occasionnée par l’obstacle qu’est le corset à son développement proportionnel, elles mettent au monde des estropiés, des créatures difformes, rabougries, chétives, parfois même de véritables monstruosités.


Nous en avons dit assez, pensons-nous, dans cette rapide étude pour admettre comme principe la suppression du corset et des buscs dès les premiers mois de la grossesse. Car, non seulement en se déformant la taille, la femme va contre sa beauté et sa santé mais aussi contre l’avenir de sa race, en lésant ses organes les plus essentiels ; or il ne faut pas l’oublier, la femme est le moule de l’humanité et c’est pour prévenir cette mutilation que des mères de famille n’ont pas craint de s’élever contre la mode et de former une Ligue, qui s’efforce aujourd’hui de faire pénétrer dans toutes les classes de la société les préceptes d’hygiène basés sur des recherches scientifiques qui dénoncent et suppriment le corset.

Nous avons eu un moment l’intention d’ajouter à cette étude un chapitre radioscopique et radiographique traitant les déformations du buste et le déplacement des organes thoraciques et abdominaux. Cela aurait été des plus intéressant à entreprendre, mais il aurait fallu une compétence en radio-diagnostic que nous ne pouvons avoir après les deux mois seulement passés dans le service de M. le Professeur Bergonié. Il aurait fallu, de plus, consacrer à cette étude non pas un chapitre, mais une thèse