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ensemble, serré, maintenu, cambré artificiellement ? Le seul intérêt qu’on pourrait lui trouver, c’est que le corset dans ces conditions maintient les viscères abdominaux en augmentant la résistance des aponévroses de l’abdomen.

Mme Gaches-Sarraute, dans son travail : Le Corset, a très bien étudié l’action du corset sur les muscles et par là l’influence désastreuse sur la statique féminine ; nous en avons déjà parlé dans notre précédent chapitre. Mme Gaches-Sarraute a très bien démontré :

1o Que quand le corset est appliqué sur l’abdomen, toute la partie située au-dessous du maximum de striction se trouve complètement immobilisée. La contractilité des muscles droits, éléments élastiques de la paroi antérieure, se trouve donc réduite à leur portion située au-dessus de la ligne de striction, c’est-à-dire précisément à la portion qui, serrée par le corset, se trouve atrophiée par ce fait, ce qui fait qu’au total toute l’action physiologique des muscles droits est annihilée.

2o Que « non seulement le corset atrophie les muscles situés en avant du thorax, mais encore que l’action en arrière du corset s’ajoute à l’action précédente. En diminuant l’action des muscles dorsaux, il gêne le redressement du buste. La partie postérieure du dos s’allonge donc en s’incurvant au détriment de la paroi antérieure qui se raccourcit. »

3o Que « si, à l’état normal, la cage thoracique se rapproche facilement de la hanche sous l’influence des mouvements de latéralité de la colonne vertébrale : avec le corset, ce mouvement est impossible. Ces deux cavités osseuses sont maintenues à une distance fixe l’une de l’autre par des armatures rigides et verticales qui composent le corset. Celui-ci prend un point d’appui sur les côtes et les crêtes iliaques et s’étend de l’une à l’autre à la façon d’une attelle qui les fixerait des deux côtés. »

Toutes ces déformations peuvent être constatées avec la plus grande facilités et permettent de faire comprendre combien ces modifications musculaires portant sur les points de l’organisme féminin les plus vulnérables, c’est-à-dire ceux dépourvus d’une protection osseuse, influent sur les organes sous-jacents à ces régions.