Page:Baus - Étude sur le corset.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 18 —

vait : « Quod ostendunt mamillas et videtur quod dictæ mamillæ velint exire de sinu earum. »

Quelques années plus tard, vers 1390, les femmes portent la « sorquame » très ajustée, et tellement que, à celles qui la portaient, il fallait venir en aide « au vestir et au despouillir. »

Aux xive et xve siècles, la femme porte la cotte avec manches étroites et large échancrure : elle était primitivement très longue, mais à partir de 1488 la cotte s’arrête au genou et la ceignant on voit le « demi-ceint », ceinture posée sur la hanche gauche et nouée sur la droite.

Pendant toute cette longue époque que nous venons de passer rapidement nous voyons que les femmes n’ont, en somme, porté qu’une sorte de vêtement de dessus, plus ou moins ajusté, consistant en de simples corsages se rapprochant très peu de nos corsets proprement dits.

À la fin du xve siècle et au commencement du xvie, apparaît la « basquine » ou « vasquine », corset en grosse toile garni d’un busc en bois ou en acier et bordé le plus souvent de fil de laiton, en même temps qu’apparaissait le « vertugadin », bourrelet placé sur les hanches et destiné à faire « baller » la robe. Le caractère le plus saillant du début du xvie siècle, c’est la fine taille ; pour avoir fine taille on serre le buste dans des corsages étroitement ajustés et pour faire ressortir la sveltesse, le costume se trouve composé de deux évasements issus de la ceinture et c’est pour cela que la basquine serrait graduellement la poitrine jusqu’à la taille et que le vertugadin rendait les hanches plus volumineuses.

C’est sous le règne de Henri III que l’on voit apparaître le corps de baleine porté par hommes et femmes. On attribue à Catherine de Médicis cette importation nouvelle, issue des modes florentines. Ce nouveau vêtement ne moula pas les formes, mais devint un moule inflexible qui, de simplement baleiné et rigide qu’il était d’abord, finit par devenir entièrement en acier, comme on peut en voir encore des spécimens aux musées Carnavalet et de Cluny. C’est le corset en entonnoir, en cornet, qui, dès son apparition, souleva les clameurs des voix autorisées de l’époque.