Page:Baus - Étude sur le corset.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 17 —

sous les Mérovingiens et les Carolingiens. C’est ainsi que dès le début de l’époque gallo-romaine l’on porta, semble-t-il, les bandes et en particulier le « strophium » et le « capitium ». Vers le ive siècle cependant, les femmes soignèrent un peu plus leur parure et, durant quelques années seulement, on voit apparaître les robes justaucorps, dessinant la taille depuis les hanches jusqu’aux épaules. Sous Charlemagne, les robes des femmes sont tellement collantes que « non seulement les côtes, les seins se dessinaient au travers, mais aussi l’ombilic ». Clotilde, la femme de Clovis Ier, porte un corsage ajusté au plus près, prenant le ventre, n’ayant qu’une ouverture de dimensions restreintes en haut de la poitrine et lacé dans le dos. Ce justaucorps corsage est en tissu de soie crépelée dont la tension sur les seins fait disparaître la gaufrure. Ces vêtements, qui se continuent sous le règne de Blanche de Castille et de saint Louis et qui s’adaptaient exactement au corps, tenaient lieu de corset surtout lorsqu’ils étaient doublés ; un chroniqueur rapporte même que parfois on les cousait au corps et que les femmes y étaient si étroitement lacées qu’elles ne pouvaient plier ni leurs bras ni leur corps.

Cependant rien de tout cela n’est encore le corset, nous ne trouvons ni tiges ni buscs rigides, non plus que la constriction violente et impérieuse qui s’exerce au niveau de la taille.

C’est au xiiie siècle que les derniers vestiges du costume romain disparaissent peu à peu et que l’on voit les femmes adopter la robe à corsage serré laissant à découvert le cou et le haut de la poitrine. Sous Charles V, pour la première fois, apparaît le mot « corcet » (Joinville), vêtement commun aux deux sexes, fendu des deux côtés et lacé par derrière. Avec Isabelle Stuart, « la surcotte » laisse voir une robe de dessous qui est parfaitement collante sur la poitrine et sur les flancs ; de plus, elle est largement évidée sur les côtés et ce sont ces ouvertures que les ecclésiastiques du temps appelaient les « fenêtres d’enfer ».

Vers 1340, on porte la cotte hardie avec corsage décolleté et dans une telle étendue, que le Père Galvani de la Flamma écri-