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Il verrait que ce qu’on propose, c’est tout simplement de substituer au Christianisme les folles imaginations d’un Owen et d’un Babeuf.

Une fois la question posée dans ses véritables termes, nous pouvons espérer que la réponse ne serait pas douteuse, et que, malgré les progrès de l’incrédulité, notre peuple déclarerait qu’il veut encore être compté au nombre des peuples chrétiens.

Mais après avoir levé les préventions que fait naître une confusion de mots, il nous resterait une tâche plus importante à remplir. Nous ne devons pas en effet nous dissimuler que, si notre réveil religieux a rencontré en plus d’un endroit une opposition violente, c’est en bonne partie à ses écarts que l’on doit l’attribuer. Il y aurait présomption et aveuglement à ne pas le reconnaître. Quelque injustes que soient, dans la plupart des circonstances, les jugements que l’on porte sur ceux qui y ont pris part, ils ne sont cependant pas entièrement dénués de fondement et peuvent nous donner d’utiles instructions. De quelque part que nous vienne la vérité elle est bonne à recevoir.

Sans parler du mal que la dissidence, sous ses diverses, formes, a fait à la cause de l’Évangile en divisant les disciples du Seigneur pour des questions d’organisation et fort souvent pour de simples questions de mots ; ne devons-nous pas convenir, qu’au milieu de bien des choses respectables, dont la gloire appartient à Dieu seul, notre mouvement religieux a eu aussi de nombreuses imperfections ? On peut lui reprocher son dogmatisme tranchant et ami des nouveautés, et une tendance à faire consister la vie chrétienne dans la participation à certaines œuvres extérieures plutôt que dans