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beaucoup plus fidèles que nous ?… Ah ! ne perdons jamais cela de vue dans nos rapports avec les incrédules. Disons leur la vérité dans la charité ; et si nous avons de pénibles révélations à faire, abstenons-nous avec soin de tout esprit de supériorité, de toute insinuation fâcheuse, de toute interprétation injuste et défavorable ; puisque nous ne devons être animés, dans toutes nos démarches, que du désir de gagner des âmes à notre divin Sauveur.

Mais en restant fidèles à cet esprit de charité, nous ne pouvons cependant point ménager l’erreur ; nous devons avertir les membres de notre église des dangers qu’elle court, et leur dire qu’elle compte dans le pays des ennemis déclarés.

Nous n’en sommes pas réduits à cet égard à de simples suppositions : nous avons les faits sous les yeux. Personne sans doute ne pouvait se faire illusion sur l’étendue et l’importance de notre réveil religieux ; il était facile de reconnaître qu’il n’avait pas les sympathies d’une portion considérable de notre population, et que plusieurs de nos paroisses y étaient demeurées complétement étrangères. Mais il n’y avait rien là d’étonnant. Les luttes qu’on avait à soutenir s’expliquaient par l’inimitié naturelle du cœur de l’homme contre la vérité ; elles étaient une preuve que l’Évangile faisait réellement des progrès. On pouvait d’ailleurs entretenir l’espérance que les préventions injustes qui avaient été excitées, iraient en diminuant. C’est dans cet état de choses que nous a trouvés la révolution du 14 février. Rien n’avait plus particulièrement appelé l’attention publique sur les questions religieuses dans notre pays, si ce n’est la construction de nouvelles chapelles catholiques, qui pouvait faire sur