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pelé (1 Cor. VII, 17-24 ; voyez en particulier les vers. 18, 19). Quelques-uns même ont été jusqu’à poser en principe que le chrétien devait se tenir éloigné de tout ce qui se rapporte au développement social, et qu’il fallait laisser le monde suivre sa pente naturelle en l’abandonnant à sa propre corruption.

Nous estimons au contraire que l’Évangile est appelé à pénétrer toutes choses de sa divine saveur ; qu’il est la seule sauve-garde des nations, comme c’est lui seul qui peut procurer aux individus la réconciliation avec Dieu. En conséquence nous regardons comme un devoir impérieux d’annoncer cette Parole de grâce à toute créature, selon le dernier ordre que Jésus a donné à ses disciples : Allez, enseignez toutes les nations, et les baptisez au nom du Père, du Fils et du St.-Esprit. Et nous sommes persuadés qu’une institution qui peut servir à mettre tous les habitants d’un pays en contact avec les vérités du salut est conforme à la volonté de Dieu, en tant qu’elle répond à ce but.

Loin donc de nous laisser ébranler dans notre attachement pour les églises de multitude, par les épithètes plus ou moins injurieuses qu’on leur donne, nous pensons que ce ne peut être que par suite d’une fausse direction du sentiment religieux que l’on en est venu à appeler : Églises du monde, ce que le Sauveur lui-même appelle le royaume de Dieu et le royaume des Cieux. Le contraste entre les idées que rappellent ces expressions est trop grand, pour qu’il n’y ait pas erreur d’un côté ou de l’autre. Or qui oserait dire que le Seigneur n’ait pas su choisir le mot propre ? Si donc il appelle royaume des Cieux ce filet de la Parole qui amasse de bonnes et de mauvaises choses (Matth. XIII, 47-50) ; s’il désigne de