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LES LORTIE

— Et alors, chef ? demanda Bob.

— Mauvais !

Ninette pensa au blessé.

— L’homme, à l’hôpital ?

— Non, pas de nouvelles de ce côté-là. Mais ça, c’est pire !

En disant ces mots il lança sur la table un revolver nickelé.

— On a trouvé ça dans les poches de votre frère.

— Tonnerre ! Il ne manquait plus que ça ! rugit Bob.

Mais déjà Ninette protestait :

— Non, dit-elle, non, ça n’est pas possible ! Marcel n’a jamais eu de revolver de sa vie ! Jamais ! Jamais !

— C’est ce qu’il prétend, lui aussi, répliqua Langelier. D’ailleurs, vous allez bien voir, je vais le faire venir.

Un ordre bref au téléphone et, bientôt, Marcel apparut dans le cadre de la porte.

— Ninette !

— Mon pauvre Marcel !

— Ça n’est pas à moi ce revolver là, Ninette ! Je ne l’ai jamais vu ! Je te le jure !

Langelier intervint, bourru, presque violent :

— Voyons donc, cimequière ! C’est pas à toi ! C’est pas à toi ! Il n’est pas venu dans ta poche tout seul ! Non ?

— Est-ce que je sais, moi, comment il est venu dans ma poche ? Je vous dis que je ne l’ai jamais vu !

Bob intervint :

— Écoute-moi bien, Marcel. Pendant la bagarre, là-bas, tu n’aurais pas senti quelqu’un qui te glissait quelque chose de lourd dans la poche ?