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RUE PRINCIPALE

— Nous verrons ça tout à l’heure, fit Bernard. Avant d’aborder ce sujet-là, j’aimerais que vous sachiez que, par le plus grand des hasards, notre ami Bob a fait, chez mademoiselle Legault, la découverte d’un document extrêmement intéressant.

Sénécal ne douta plus de la catastrophe.

— Un document intéressant ? fit-il machinalement.

— Oui, fit Bob, oui, pas pour rire !

— Quoi donc ? Voyons, dites-le ! Qu’est-ce que c’est ?

Monsieur Bernard prit un temps, puis :

— Le testament de votre père, mon cher monsieur, dit-il d’un ton glacial.

Ce fut l’écroulement total. Ce qui restait à Sénécal d’assurance, l’abandonna d’un seul coup. Des yeux, il chercha une chaise et, n’en voyant point, s’agrippa au comptoir.

— Vous… vous avez le testament de mon père ? dit-il, presque sans voix.

— Oui, répondit Bob, et permets-moi de te dire que t’es un joli pas grand chose.

— T’es… t’es venu m’arrêter, Gendron ?

— Bien ça, répondit Bob, ça va dépendre de toi.

Et comme l’autre semblait ne pas comprendre, il ajouta :

— Monsieur Bernard va t’expliquer.

— Sénécal, dit Bernard, c’est à vous de choisir. De votre choix dépendra que vous fassiez quelques années de prison ou non.

— Comment… comment ça ?

— Je vais vous faire une petite proposition ; une petite proposition que vous êtes libre, naturellement, d’accepter ou de refuser. Si vous acceptez, vous pouvez être bien tranquille, nous veillerons à ce que vous exécutiez entièrement, et sans essayer