— Vous ne pouvez pas être mieux pour parler qu’icitte. Vous le voyez bien, il y a personne ; puis s’il rentre un client, on se taira, c’est tout.
— Très juste.
Monsieur Bernard s’approcha du poêle qui ornait le centre du magasin. Bob vint se placer à côté de lui.
— Sénécal, dit le jeune policier, je suppose que tu sais un petit peu à propos de quoi on est venu te voir ?
— Moi ? Pantoute !
— Ouais… j’aurais préféré que tu le saches. Ça nous aurait empêché de chercher des moyens pour aborder la question.
— Bah ! fit Bernard, vous ne pensez pas qu’il est bien inutile de tourner autour du pot ?
— Écoutez donc là, vous autres ! dit Sénécal, sentant son calme le quitter peu à peu. Où est-ce que vous voulez en venir, tous les deux ?
— D’abord, répondit Bernard, nous sommes venus vous apprendre une nouvelle qui va sans doute vous étonner et qui, en tous les cas, vous intéressera, ça j’en suis sûr.
— Quelle nouvelle ?
— Suzanne Legault est bien malade, monsieur Sénécal.
— Malade ?
— Oui, bien malade. Oh ! ça ne se sait pas encore ; et puis on va essayer que ça se sache le moins possible. Mais vous, il fallait bien vous le dire.
— Qu’est-ce qu’elle a donc elle ?
Cette fois, ce fut Bob qui répondit :
— Elle a tenté de se suicider la nuit dernière.