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RUE PRINCIPALE

— Possible, dit Bernard, possible ; mais si j’en crois notre ami Bob, elle sera suffisamment punie de savoir que Ninette, vous Marcel, nous tous enfin, avons appris le rôle qu’elle a joué dans tout ça. En somme, il ne faut pas oublier qu’elle n’a quand même pris aucune part aux événements les plus graves.

— Admettons.

Gaston se leva et, d’un large geste, réclama l’attention générale.

— Mes chers amis, dit-il, s’il m’a fallu vingt ans pour mettre au point mon invention, il ne m’a fallu que vingt minutes pour résoudre votre problème.

— Vraiment ? fit Bernard.

— Parfaitement ! Écoutez-moi bien. Étant donné que nous trouvons suffisant, pour Suzanne Legault, le châtiment moral de ses remords, mais que nous voulons, pour des raisons de justice qu’il est inutile d’expliquer, voir Sénécal puni d’une façon à la fois radicale et effective, voici ce que je propose. Suivez-moi bien ! Demain, notre ami Bob fera comprendre à la Suzanne que l’air de Saint-Albert est malsain, voire même très dangereux à cette époque de l’année, surtout quand, comme elle, on a le teint aussi délicat que les poumons. Autrement dit, mes chers amis, il la décidera à faire un petit voyage et, partant, à se mettre à l’abri des coups de griffes et des coups de dents de mon ami Sénécal, Léon…

— Oui, dit Bernard, et alors ?

— C’est ici que ça se complique et, quoique je le dise moi-même, peuchère ! que ça commence à tenir du génie !

Pendant les dix minutes qui suivirent, Gaston exposa un plan qui, après quelques légères modi-