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RUE PRINCIPALE

ne serons peut-être pas trop de nous cinq pour prendre la décision qui s’impose.

Lorsque Gaston fut arrivé, monsieur Bernard invita Bob à dire ce qu’il savait. Son récit fut écouté dans le plus profond silence. C’est à peine si, de temps en temps, une exclamation de surprise ou d’indignation échappait à Ninette, Marcel ou Gaston.

Quand il eut terminé, monsieur Bernard prit la parole.

— Résumons la situation en peu de mots, dit-il. Il s’agit de faire entrer André et Simonne Lamarche en possession de ce qui leur appartient, de donner à André l’occasion de faire cesser son exil, et de faire payer à Sénécal toutes ses scélératesses, petites et grandes.

— Il faut toutefois, fit remarquer Bob, s’y prendre de telle façon que Suzanne Legault, sans qui nous n’aurions jamais rien su, n’ait pas d’ennuis.

— Elle mériterait pourtant bien une petite punition, celle-là ! trancha Ninette.

— En effet, approuva Gaston, je ne vois pas très bien pourquoi on la ménagerait.

— Parce que je le lui ai promis, dit Bob, et que sans cette promesse, elle ne m’aurait jamais fourni le document.

— Mais où diable a-t-elle été le chercher ? questionna Marcel.

— Ça, répondit Bob, je n’en sais rien. Elle n’a pas voulu me le dire et, avant de me le donner, elle m’a fait promettre de ne pas la questionner à ce sujet.

— Bah ! dit monsieur Bernard, ça n’a, en somme, aucune importance.

— Une qui doit être contente, dit Ninette, c’est Simonne.