pale de leurs méfaits communs, voire de ceux qu’il avait commis sans elle.
Quelle ligne de conduite adopter ? Cette question, Bob se la posait pour la centième fois peut-être, sans y trouver de réponse satisfaisante. Il éprouva le besoin soudain de demander conseil, d’appuyer la décision qu’il prendrait, sur l’approbation de quelqu’un. De qui ? Il pensa tout d’abord à son chef. Mais Langelier n’était-il pas, avant tout, un policier pour qui rien ne comptait, hormis son métier ? Langelier ne donnerait pas un conseil ; il exigerait l’arrestation immédiate de Sénécal, et il se soucierait fort peu de ce qui pourrait advenir de Suzanne. Non, décidément, le chef n’était pas l’homme à aller voir ; du moins pas tout de suite.
— Monsieur Bernard ? pensa Bob tout haut.
Mais oui, monsieur Bernard, pourquoi pas ? Le vieillard n’avait-il pas prouvé, en facilitant la fuite d’André Lamarche, qu’il ne s’embarrassait pas de légalités lorsqu’il s’agissait de faire le bien ? Et n’avait-il pas, à plusieurs reprises, montré toutes les ressources d’une imagination vive servie par une expérience énorme de la vie et des hommes ? Si quelqu’un était en mesure de comprendre, de juger à son juste poids le dilemme qui causait tant d’embarras et tant d’hésitations à Bob, c’était bien lui.
Bob regarda sa montre. Une heure du matin. Malgré l’urgence de la situation, il était assez difficile d’aller sonner à la porte d’un homme de soixante-dix ans, à une heure aussi avancée. Il prit le testament, le glissa dans un tiroir, se dévêtit et se mit au lit. Cinq minutes plus tard, il dormait.
Lorsque, le lendemain soir, Ninette et Marcel arrivèrent chez Bernard, ils étaient puissamment