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RUE PRINCIPALE

— Pourquoi pas ? Tu le sauras quand je te le donnerai. Je peux aussi bien te le dire tout de suite.

Il ralentit pour assourdir le bruit du moteur.

— Voyons, fit-il, qu’est-ce que c’est ?

Suzanne ne répondit pas immédiatement. Elle semblait hésiter encore. Bob eut peur qu’elle ne puisse se décider. Il répéta :

— Qu’est-ce que c’est ?

Cette fois, la réponse vint, cinglante, triomphante même :

— Le testament du père Sénécal.

— Qu’est-ce que tu dis-là ?

— Je dis, Bob, que je vais te donner le testament du père Sénécal, que Léon a volé, et que j’ai chez moi depuis longtemps déjà.

— Ça, fit Bob qui avait peine à revenir de l’étonnement que cette révélation avait fait naître en lui ; ça ma petite Suzanne, ça bat quatre as !

Et, poussant résolument sur l’accélérateur, il conclut :

— Pour du beau travail, c’est du beau travail.

Suzanne s’était remise à sangloter.