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LES LORTIE

Pour Bob, le voile se déchira d’un seul coup.

— Ainsi, s’écria-t-il, le testament dont il était question dans la conversation que tu as surprise entre Sénécal et Suzanne, c’était celui-là ?…

— Sans aucun doute, répondit Marcel. Et c’est elle qui l’a.

— Ouais, ouais, ouais, marmonna le chef qui, lui aussi, venait de comprendre.

— Je n’ai pas besoin de vous en dire beaucoup plus, poursuivit Bernard, pour que vous compreniez que Sénécal avait gardé la part d’héritage qui revenait à la mère d’André.

— Ce qui fait, conclut Bob, que l’argent qu’André a pris était véritablement son argent à lui.

— Possible, grogna Langelier, mais la loi c’est la loi !

— En effet, dit Bernard, et je sais bien que ce que je suis venu vous demander ce matin n’est pas très légal.

— Vous êtes venu me demander quelque chose ? Et quelque chose d’illégal, par dessus le marché, cimequère ?

— Oui, chef, je suis venu vous demander de ne pas faire trop bien votre métier. Je suis venu vous demander de laisser André Lamarche en paix, là où il est, pour qu’il ait la chance de s’y refaire une vie.

— Où est-il ?

C’était Bob qui avait posé brusquement cette brève question. Monsieur Bernard eut un geste d’ignorance.

— Je n’en sais ma foi rien, répondit-il. Je doute d’ailleurs beaucoup qu’il se soit déjà fixé quelque part. Mais où qu’il soit, je vous demande, chef, de ne pas faire de recherches pour le retrouver.