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XXVIII

où monsieur bernard demande au chef de police de ne pas faire trop bien son métier


Cunégonde était à peine partie, emmenant Lanctôt remis en liberté, que le chef Langelier sortit de son tiroir son roman policier et ses bonbons acidulés. Il reprit sa captivante lecture si malencontreusement interrompue. Il en était à l’endroit le plus passionnant du livre. Le meurtrier, traqué de toutes parts, s’apprêtait à plonger, du septième étage, dans les eaux noires du fleuve. Était-ce la mort ou la liberté ? Décidément le chef Langelier n’était pas destiné à le savoir tout de suite, car trois coups énergiquement frappés à sa porte, le forcèrent à cacher, une fois encore, dans les profondeurs ténébreuses de son tiroir, le roman et le sac de friandises.

— Entrez ! cria-t-il d’une voix chargée de ressentiment.

C’était Bob.

— Qu’est-ce qui se passe ? questionna le chef lorsque son subordonné se fut assis devant lui.

— Rien de bien passionnant peut-être, répondit Bob, mais je viens vous annoncer de la visite et vous raconter quelque chose que vous trouverez peut-être intéressant.

— M’annoncer de la visite ?

— Oui. En m’en venant, tout-à-l’heure, j’ai rencontré Marcel Lortie qui s’en allait chez monsieur Bernard. Il allait le chercher parce qu’il paraît qu’ils doivent venir ici tous les deux, vous mettre