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LES LORTIE

En sortant d’ici, il faut que j’aille trouver le chef Langelier et que je lui raconte toute l’histoire.

— Mais il va te mettre en prison ! s’écria Marcel.

André Lamarche eut un haussement d’épaules résigné.

— Je sais bien, dit-il ; mais toi, Marcel, plus personne ne pourra te soupçonner ; les gens n’auront plus qu’à te faire des excuses.

Marcel, qui depuis tant de semaines, attendait avec une fébrile impatience le moment de sa réhabilitation, était incapable, maintenant que ce moment-là était arrivé, d’en tirer la moindre joie.

— Attendez donc, dit monsieur Bernard, attendez donc ! Marcel a évidemment le désir légitime de voir son innocence prouvée une fois pour toutes. Mais d’un autre côté, je suis bien sûr qu’il ne tient pas particulièrement à ce que vous fassiez de la prison, monsieur Lamarche. N’est-ce pas Marcel ?

— Mais pas du tout, fit Marcel. Au contraire !

— Il est évident, Marcel, reprit le vieillard, que si tu pouvais produire une confession, signée devant témoins par André Lamarche, ça réglerait ton affaire.

— Naturellement.

— D’un autre côté, si on donne à André quelques jours pour disparaître, et si l’on obtient du chef de police que les recherches ne soient pas trop activement poussées, il y a bien des chances pour que jamais personne n’aille en prison.

— Il me semble moi, dit Marcel.

— Eh bien ! voici ce que je propose, conclut monsieur Bernard. Vous, monsieur Lamarche, vous allez rédiger une confession dans laquelle vous direz, sans omettre le moindre détail, comment vous vous y êtes pris pour entrer en posses-