— Mais c’est à propos de quoi, donc ? questionna Marcel.
— C’est… c’est à propos du hold-up de chez Senécal.
Marcel se redressa brusquement :
— Ah ! tu sais quelque chose, toi ?
Et comme André tardait à répondre, il poursuivit avec fièvre :
— Tu sais qui a fait le coup ?
Cette fois la réponse vint, sourde mais ferme :
— Oui.
Dans les yeux de Marcel passa comme un éclair de victoire. Monsieur Bernard s’était levé. Il posa la main sur l’épaule d’André.
— Prenez garde, lui dit-il, prenez garde monsieur Lamarche ! Vous êtes bien sûr de ne pas vous tromper, n’est-ce pas ? Vous êtes bien sûr que les révélations que vous allez faire sont exactes ?
— Tout-à-fait, fit le jeune Lamarche.
— Mais parle donc, s’écria Marcel, parle donc, je t’en prie !
— C’est ben simple, dit André, ce coup-là, je sais qui l’a fait…parce que c’est moi.
— Toi !
— Vous !
— Oui, moi.
Chez Marcel, la colère avait déjà succédé à l’étonnement :
— Comment, c’était toi ! Et tu as laissé Sénécal m’accuser en public ? Tu as permis qu’on me…
— Je t’en prie, Marcel, interrompit monsieur Bernard, calme-toi, laisse-le parler.
André, faisant de visibles efforts pour retenir ses larmes, leva les yeux au plafond, incapable qu’il était de soutenir le regard de Marcel.