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RUE PRINCIPALE

vous avoir extorqué une somme d’au-delà de sept cents dollars.

— Oui certain !

— C’est pas vrai !

— C’est ce que nous allons voir, reprit Bob. Le mois dernier, monsieur Lanctôt, vous avez emprunté à la plaignante, une somme de cent dollars pour tirer d’affaire un ami embarrassé.

— Oui, admit Jules. Oui, c’est vrai ça.

— Pourriez-vous me donner le nom et l’adresse de cet ami ?

— Le… le nom et l’adresse ?

— Il m’a dit, intervint Cunégonde, que c’était un gars de Saint-Jean d’Iberville.

— C’est ça, dit Jules, c’est ça tout juste. C’est un gars de Saint-Jean.

— Comment s’appelle-t-il ?

Lanctôt eut l’air de ne pas comprendre.

— Voyons ! Si c’est un de vos amis, vous devez savoir son nom. À moins évidemment qu’il n’ait jamais existé.

— Ben oui, là, je l’avoue, admit Jules, il existe pas, ce gars-là.

— Comme ça, s’écria Cunégonde, le gars gui était mal pris c’était toi ?

— Oui, murmura lamentablement Jules.

— Pourquoi ne l’as-tu pas dit franchement, espèce de bandit !

Le beau Jules se fit suppliant :

— Cunégonde !

— Espèce de gangster !

— Cunégonde !  !

— Ennemi public numéro un !

— Cunégonde !  !  !

— Ainsi donc, coupa Bob, vous admettez que l’ami embarrassé était purement et simplement une invention de votre part ?