— Tu ne penses pas qu’on ferait mieux de s’expliquer une bonne fois ?
— Est-ce bien nécessaire ?
— Pour moi, oui.
Ninette haussa les épaules. Il était visible qu’elle ne voyait pas, elle, la nécessité d’une explication.
— Écoute, Ninette, reprit Bob, tu ne peux pourtant pas me refuser cela !
— Qu’est-ce que nous pouvons avoir à nous dire ? Des choses désagréables ? C’est inutile, crois-moi.
— On peut difficilement parler dans la rue, comme ça, devant tout le monde. Ma machine est là. Viens faire un tour, veux-tu ?
— À quoi bon ? Et puis…
— Et puis ?
— Et puis, je n’ai pas grand temps.
La voix de Bob se fit presque suppliante :
— Voyons ! rien que dix minutes, cinq si tu veux. Tu as beau prétendre qu’on n’a rien à se dire, il me semble qu’on en a beaucoup au contraire.
— Soit, dit Ninette, cinq minutes.
Dès que l’auto eut quitté l’encombrement de la rue Principale et se fut engagée sur le chemin, beaucoup moins fréquenté, qui monte vers la gare, Bob rompit le silence.
— Tu dois être contente, dit-il, de la façon dont l’affaire de Marcel s’est terminée.
— Évidemment.
— Ninette, ce que je ne voudrais surtout pas que tu penses, c’est que j’ai essayé de nuire à Marcel. Quand j’ai réussi à faire parler le Grec