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chi d’or, des tapis de velours et de grands coffres d’or massif. Les portes de la salle s’ouvrirent ; toute la cour y était réunie, et sa femme était assise sur un trône élevé, tout d’or et de diamant ; elle portait sur la tête une grande couronne d’or, elle tenait dans sa main un sceptre d’or pur garni de pierres précieuses ; et à ses côtés étaient placées, sur un double rang, six jeunes filles, plus petites de la tête l’une que l’autre.

Il s’avança et dit : « Ah ! femme, te voilà donc reine !

— Oui, dit-elle, je suis reine. »

Il se plaça devant elle et la regarda, et, quand il l’eut contemplée un instant, il dit :

« Ah ! femme, quelle belle chose que tu sois reine ! Maintenant nous n’avons plus rien à désirer.

— Point du tout, mon homme, dit-elle tout agitée ; le temps me dure fort de tout ceci, je n’y puis plus tenir. Va trouver la barbue ; je suis reine, il faut maintenant que je devienne impératrice.

— Ah ! femme, dit l’homme, pourquoi veux-tu devenir impératrice ?

— Mon homme, dit-elle, va trouver la barbue, je veux être impératrice.

— Ah ! femme, dit l’homme, elle ne peut pas te faire impératrice, je n’oserai pas dire cela à la barbue ; il n’y a qu’un empereur dans l’empire : la barbue ne peut pas faire un empereur ; elle ne le peut vraiment pas.