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les sièges et les tables étaient en or, des lustres en cristal étaient suspendus aux plafonds, et partout aussi des tapis de pied dans les chambres et les salles ; des mets et des vins recherchés chargeaient les tables à croire qu’elles allaient rompre. Derrière le château était une grande cour renfermant des étables pour les vaches et des écuries pour les chevaux, des carrosses magnifiques ; de plus un grand et superbe jardin rempli des plus belles fleurs, d’arbres à fruits ; et enfin un parc d’au moins une lieue de long, où l’on voyait des cerfs, des daims, des lièvres, tout ce que l’on peut désirer.

« Eh bien ! dit la femme, cela n’est-il pas beau ?

— Ah ! oui, dit l’homme, tenons-nous-en là ; nous habiterons ce beau château, et nous vivrons contents.

— Nous y réfléchirons, dit la femme, dormons là-dessus d’abord. » Et nos gens se couchèrent.

Le lendemain la femme s’éveilla comme il faisait grand jour, et de son lit elle vit la belle campagne qui s’offrait devant elle. L’homme étendait les bras en s’éveillant. Elle le poussa du coude et dit : « Mon homme, lève-toi et regarde par la fenêtre ; vois, ne pourrions-nous pas devenir rois de tout ce pays ? Va trouver la barbue, nous serons rois.

— Ah ! femme, dit l’homme, pourquoi serions-nous rois ? je ne m’en sens nulle envie.