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faire rôtir ; mais le jeune s’y opposa en disant : « Laissez en paix ces animaux ; je ne souffrirai pas qu’on les tue. »

Plus loin encore ils aperçurent dans un arbre un nid d’abeilles, si plein de miel qu’il en coulait tout le long du tronc. Les deux aînés voulaient faire du feu sous l’arbre pour enfumer les abeilles et s’emparer du miel. Mais le petit nigaud les retint et leur dit : « Laissez ces animaux en paix ; je ne souffrirai pas que vous les brûliez. »

Enfin les trois frères arrivèrent dans un château dont les écuries étaient pleines de chevaux changés en pierres ; on n’y voyait personne. Ils traversèrent toutes les salles et parvinrent à la fin devant une porte fermée par trois serrures. Au milieu de la porte il y avait un petit guichet par lequel on apercevait un appartement. Ils y virent un petit homme à cheveux gris, assis devant une table. Ils l’appelèrent une fois, deux fois, sans qu’il parût entendre ; à la troisième, il se leva, ouvrit la porte et sortit au-devant d’eux ; puis, sans prononcer une parole, il les conduisit à une table richement servie, et, quand ils eurent bu et mangé, il les mena chacun dans une chambre à coucher séparée.

Le lendemain matin, le petit vieillard vint à l’aîné des frères, et lui faisant signe de le suivre, il le conduisit devant une table de pierre, sur la-