demeure un usurier de mes amis qui m’avancera volontiers la somme. »
Quand le diable fut parti, le soldat tira sa botte gauche en disant : « Nous allons lui jouer un tour de vieille guerre. Compère, donnez-moi votre couteau. » Il coupa la semelle de la botte et posa la tige toute dressée dans les hautes herbes, contre une tombe voisine. « Tout va bien, dit-il ; maintenant le noir ramoneur peut revenir. »
Ils n’attendirent pas longtemps : le diable arriva avec un petit sac d’or à la main. « Versez, dit le soldat en haussant un peu la botte ; mais ce ne sera pas assez. »
Le malin vida le sac ; mais l’or tomba par terre et la botte resta vide, a Imbécile, lui cria le soldat, cela ne suffit pas, je te l’avais bien dit. Retourne en chercher et rapportes-en davantage. »
Le diable partit en secouant la tête, et revint au bout d’une heure avec un bien plus gros sac sous le bras. « Voilà qui vaut mieux, dit le soldat ; mais je doute que cela remplisse encore la botte. »
L’or tomba en résonnant, mais la botte resta vide. Le diable s’en assura lui-même en y regardant avec des yeux ardents. « Quels effrontés mollets as-tu donc ? s’écria-t-il en faisant la grimace.
— Voudrais-tu, répliqua le soldat, me voir un pied de bouc comme le tien ? Depuis quand es-tu