Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/292

Cette page n’a pas encore été corrigée
276

L’avare était enchanté du marché, qui épargnait son argent. Le lendemain, ce fut au compagnon étranger à donner le premier coup de marteau : quand le maître eut apporté la barre de fer rouge, il frappa un tel coup que le fer s’écrasa et s’éparpilla ; et l’enclume en fut enfoncée en terre si profondément, qu’on ne put jamais la retirer. Le maître en colère lui dit : « Tu ne peux pas faire mon affaire, tu frappes trop fort. Que veux-tu que je te paye pour l’unique coup de marteau que tu as donné ?

— Je ne veux que te donner un petit coup, pas davantage. »

Et il lui donna un coup de pied qui le fit sauter par-dessus quatre voitures de foin. Puis il chercha la plus grosse barre de fer qu’il put trouver dans la forge, et la prenant à sa main comme un bâton, il continua sa route.

Un peu plus loin il arriva à une ferme et demanda au fermier s’il n’avait pas besoin d’un maître valet. « Oui, dit le fermier, il m’en manque un. Tu m’as l’air d’un vigoureux gaillard, qui entend déjà la besogne. Mais combien veux-tu de gages ? » Il répondit qu’il ne demandait pas de gages, mais le pouvoir de donner tous les ans au fermier trois coups que celui-ci s’engagerait à recevoir. Le fermier fut ravi de ce marché, car c’était encore un avaricieux.