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sous mes noyers ! Attendez, je vais vous arranger ! » Et elle se précipita, le bec ouvert, sur le coq. Mais celui-ci , prompt à la riposte , frappa la cane en plein corps et lui laboura si bien les chairs à coups d’ergot, qu’elle demanda grâce et se laissa atteler à la voiture en punition de son attaque. Le coq s’assit sur le siège pour conduire l’équipage, et il le lança à fond de train en criant : « Au galop, cane, au galop ! »

Gomme ils avaient déjà fait un bout de route, ils rencontrèrent deux voyageurs qui cheminaient à pied ; c’était une épingle et une aiguille, qui crièrent : « Halte ! halte ! » Bientôt, dirent-ils, il ferait nuit noire, ils ne pouvaient plus avancer ; le chemin était plein de boue ; ils s’étaient attardés à boire de la bière devant la porte , à l’auberge du Tailleur ; finalement ils prièrent qu’on leur permît de monter dans la voiture. Le coq, vu la maigreur des nouveaux venus et le peu de place qu’ils tiendraient, consentit à les recevoir, à condition qu’ils ne marcheraient sur les pieds de personne.

Fort tard dans la soirée ils arrivèrent à une auberge, et, comme ils ne voulaient pas se risquer de nuit sur la route , et que la cane était fatiguée, ils se décidèrent à entrer. L’hôte fit d’abord des difficultés ; sa maison était déjà pleine, et les nouveaux voyageurs ne lui paraissaient pas d’une condition très-relevée , mais enfin , vaincu par