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la reçut gracieusement et lui indiqua un siège où elle l’invitait à s’asseoir. « Sans doute tu as éprouvé quelque malheur, lui dit-elle, puisque tu viens visiter ma cabane solitaire. »

La femme lui raconta, tout en pleurant, ce qui lui était arrivé. « Console-toi, lui dit la vieille, je viendrai à ton secours : voici un peigne d’or. Attends jusqu’à la pleine lune, puis rends-toi près de l’étang, assieds-toi sur le bord, et passe ce peigne sur tes longs cheveux noirs. Quand tu auras fini, dépose-le sur le bord, et tu verras ce qui arrivera alors. »

La femme revint, mais le temps lui dura beaucoup jusqu’à la pleine lune. Enfin le disque arrondi brilla dans le ciel , alors elle se rendit près de l’étang, s’assit et passa le peigne d’or dans ses longs cheveux noirs ; et quand elle eut fini, elle s’assit au bord de l’eau. Bientôt après, le fond vint à bouillonner, une vague s’éleva, roula vers le bord et entraîna le peigne avec elle. Le peigne n’avait eu que le temps de toucher le fond, quand le miroir de l’eau se partagea : la tête du chasseur monta à la surface. Il ne parla point, mais regarda sa femme d’un œil triste. Au même instant, une seconde femme vint avec bruit et couvrit la tête du chasseur. Tout avait disparu, l’étang était tranquille comme auparavant, et la face de la lune y brillait.