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LE FUSEAU, LA NAVETTE ET L’AIGUILLE.


Il était une jeune fille qui avait perdu ses parents dans son bas âge. Elle avait une marraine, qui habitait toute seule une petite chaumière au bout du village, et qui vivait des produits de son aiguille, de sa navette et de son fuseau. Cette bonne vieille prit avec elle l’orpheline, lui apprit à travailler et l’éleva dans la piété et la crainte de Dieu. Quand la jeune fille eut atteint quinze ans, sa marraine tomba malade, et, l’appelant près de son lit, elle lui dit : « Chère enfant, je sens que ma fin est proche ; je te laisse ma chaumière : elle te protégera contre le vent et la pluie ; je te donne aussi mon fuseau, ma navette et mon aiguille, qui te serviront à gagner ton pain. » Puis, lui posant la main sur la tète, elle la bénit en disant : « Conserve Dieu dans ton cœur, et le bonheur t’arrivera. » Là-dessus ses yeux se fermèrent ; la pauvre fille accompagna son cercueil en pleurant et lui rendit les derniers devoirs.

Désormais elle vécut toute seule, travaillant avec