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et il pensait bien aussi tenir la maison. Quant à l’apprenti maître d’armes, il reçut plus d’un coup de fleuret : mais il serrait les dents et ne se laissait pas décourager : « : Car, pensait-il, si j’ai peur, la maison ne sera pas pour moi. »

Quand le temps fixé fut arrivé, ils revinrent tous les trois chez leur père. Mais ils ne savaient comment faire naître l’occasion de montrer leurs talents. Comme ils causaient entre eux de leur embarras, il vint à passer un lièvre courant dans la plaine, a Parbleu, dit le barbier, celui-ci vient comme mars en carême. » Saisissant son plat à barbe et son savon, il prépara de la mousse jusqu’à ce que l’animal fût tout près, et, courant après lui, il le savonna à la course et lui rasa la moustache sans l’arrêter, sans le couper le moins du monde ni lui déranger un poil sur le reste du corps. « Voilà qui est bien, dit le père ; si tes frères ne font pas mieux, la maison t’appartiendra. »

Un instant après passa une voiture de poste lancée à fond de train. « Mon père, dit le maréchal, vous allez voir ce que je sais faire. « Et, courant après la voiture, il enleva à un des chevaux en plein galop les quatre fers de ses pieds et lui en remit quatre autres. « Tu es un vrai gaillard, dit le père, et tu vaux ton frère ; je ne sais en vérité comment décider entre vous deux. »

Mais le troisième dit : « Mon père, accordez-moi