Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LES NAINS MAGIQUES.


I

Il était un cordonnier qui, par suite de malheurs, était devenu si pauvre, qu’il ne lui restait plus de cuir que pour une seule paire de souliers. Le soir il le tailla afin de faire les souliers le lendemain matin ; puis, comme il avait une bonne conscience, il se coucha tranquillement, fit sa prière et s’endormit. Le lendemain, à son lever, il allait se mettre au travail, quand il trouva la paire de souliers toute faite sur sa table. Grande fut sa surprise ; il ne savait ce que cela voulait dire. Il prit les souliers et les considéra de tous côtés : ils étaient si bien faits qu’il n’y avait pas un seul point de manqué ; c’était un vrai chef-d’œuvre.

Il entra dans la boutique un chaland, auquel ces souliers plurent tant qu’il les paya plus cher que de coutume, et qu’avec cet argent le cordonnier put se procurer du cuir pour deux autres paires. Il les tailla le soir même et s’apprêtait à y travailler le lendemain matin, quand il les trouva