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droit, car vous avez tout l’air ainsi d’une tête à grelots.

— Je m’en garderais Lien, dit l’autre ; quand je mets mon chapeau droit, il vient un tel froid que les oiseaux gèlent en l’air et tombent morts par terre.

— Oh ! alors, viens avec moi, dit le soldat ; à nous six, nous viendrons à bout de tout. »

Tous les six entrèrent dans une ville où le roi avait fait publier que celui qui voudrait lutter à la course avec sa fille l’épouserait s’il était vainqueur, mais aurait la tête tranchée s’il était vaincu. Le soldat se présenta, mais il demanda s’il pouvait faire courir un de ses gens à sa place. « Sans doute, répondit le roi ; mais sa vie et la tienne serviront de gage, et, s’il est vaincu, on prendra votre tête à tous deux. »

Les choses étant ainsi convenues, le soldat ordonna au coureur d’accrocher sa seconde jambe, et lui recommanda de courir sans perdre de temps et de ne rien négliger pour remporter la victoire. Il était décidé que le vainqueur serait celui des concurrents qui rapporterait le premier de l’eau d’une fontaine située loin de là.

Le coureur et la fille du roi reçurent chacun une cruche et partirent en même temps ; mais la princesse avait fait quelques pas à peine, qu’il était hors de vue, comme si le vent l’eût enlevé. Il fut bientôt à la fontaine, y remplit sa cruche et se