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vait l’aller retrouver et qu’avec son âne il en serait bien reçu. Il entra dans la même auberge où son père avait déjà perdu sa table. Il menait son âne en laisse ; l’hôte voulut le prendre et l’attacher, mais le jeune homme lui dit : « Ne vous donnez pas cette peine, je vais moi-même attacher mon grisou à l’écurie, parce que je veux toujours savoir où il est. »

L’hôte, assez surpris, supposait qu’un compagnon qui voulait soigner lui-même son âne n’allait pas faire grande dépense. Mais quand l’étranger, mettant la main à la poche, en eut tiré deux pièces d’or et lui eut recommandé de lui servir du bon, il ouvrit de grands yeux et se mit à chercher ce qu’il avait de meilleur. Après dîner, le voyageur demanda ce qu’il devait ; l’hôte n’épargna rien pour grossir la note, et répondit qu’il lui fallait encore deux pièces d’or. Le jeune homme fouilla à sa poche, mais elle était vide. « Attendez un instant, dit-il, je vais chercher de l’argent ; » et il sortit en prenant la nappe avec lui.

L’hôte ne comprenait rien à ce que cela voulait dire, mais il était curieux ; il suivit le voyageur, et, quand celui-ci eut verrouillé derrière lui la porte de l’écurie, il y regarda par une fente. L’étranger étendit la nappe sous l’âne, prononça bricklebrit, et aussitôt la bête fit tomber de l’or par devant et par derrière ; il en pleuvait.