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Alors elle lui arracha le second cheveu. « Heu ! que fais-tu ? s’écria le diable en colère.

— Ne t’inquiète pas, répondit-elle, c’est un rêve que j’ai fait.

— Qu’as-tu rêvé encore ? demanda-t-il.

— J’ai rêvé que dans un pays il y a un arbre qui portait toujours des pommes d’or, et qui n’a plus même de feuilles ; quelle en pourrait être la cause ?

— Ah ! si on le savait ! répliqua le diable : il y a une souris qui ronge la racine ; on n’aurait qu’à la tuer, il reviendrait des pommes d’or à l’arbre ; mais si elle continue à la ronger, l’arbre mourra tout à fait. Maintenant laisse-moi en repos avec tes rêves. Si tu me réveilles encore, je te donnerai un soufflet. »

L’hôtesse l’apaisa et se remit à lui chercher ses poux jusqu’à ce qu’il fût rendormi et ronflant. Alors elle saisit le troisième cheveu d’or et l’arracha. Le diable se leva en criant et voulait la battre ; elle le radoucit encore en disant : « Qui peut se garder d’un mauvais rêve ?

— Qu’as-tu donc rêvé encore ? demanda-t-il avec curiosité.

— J’ai rêvé d’un passager qui se plaignait de toujours passer l’eau avec sa barque, sans que personne le remplaçât jamais.

— Hé ! le sot ! répondit le diable : le premier qui