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bien, et que je ne voudrais pas négliger dans mon bonheur ; permettez-moi de les inviter à ma noce et de les faire asseoir à notre table. »

La reine et le prince n’y virent aucun empêchement. Le jour de la fête, les trois femmes arrivèrent en équipage magnifique, et la mariée leur dit : « Chères cousines, soyez les bienvenues.

— Ah ! lui dit le prince, tu as là des parentes bien laides. »

Puis, s’adressant à celle qui avait le pied plat, il lui dit : « D’où vous vient ce large pied ?

— D’avoir fait tourner le rouet, répondit-elle, d’avoir fait tourner le rouet. »

A la seconde : « D’où vous vient cette lèvre pendante ?

— D’avoir mouillé le fil, d’avoir mouillé le fil. »

Et à la troisième : « D’où vous vient ce large pouce ?

— D’avoir tordu le fil, d’avoir tordu le fil. »

Le prince, effrayé de cette perspective, déclara que jamais dorénavant sa belle épouse ne toucherait à un rouet, et ainsi elle fut délivrée de cette odieuse occupation.