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qu’elle l’étendit sur le sol, où il resta un certain temps sans connaissance.

Heureusement il fut relevé par un boucher qui passait par là, portant un petit cochon sur une brouette. Jean lui conta ce qui était arrivé. Le boucher lui fit boire un coup en lui disant : « Buvez cela pour vous réconforter ; cette vache ne vous donnera jamais de lait : c’est une vieille bête qui n’est plus bonne que pour le travail ou l’abattoir. »

Jean s’arrachait les cheveux de désespoir : « Qui s’en serait avisé ? s’écria-t-il. Sans doute, cela fera de la viande pour celui qui l’abattra ; mais pour moi j’estime peu la viande de vache ; elle n’a pas de goût. A la bonne heure un petit cochon comme le vôtre : voilà qui est bon, sans compter le boudin !

— Écoutez, Jean, lui dit le boucher ; pour vous faire plaisir, je veux bien troquer mon cochon contre votre vache.

— Que Dieu vous récompense de votre bonne amitié pour moi ! » répondit Jean ; et il livra sa vache au boucher. Celui-ci, posant son cochon à terre, remit entre les mains de Jean la corde qui l’attachait.

Jean continuait son chemin en songeant combien il avait de chance : trouvait-il une difficulté, elle était aussitôt aplanie. Sur ces entrefaites, il rencontra un garçon qui portait sous le bras une belle oie blanche. Ils se souhaitèrent le bonjour, et Jean