Page:Baudrimont - Recherches expérimentales et observations sur le choléra épidémique.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41

bable que c’est plutôt par leurs vêtements que cette transmission a lieu que par tout autre moyen.

Cela ressort de quelques-unes des observations de M. le Dr Brochard et de celle publiée par M. Ernest Baudrimont : « Nous terminerons cette petite note en faisant remarquer que nous avons souvent observé des cas de choléra se déclarer à la suite du lessivage du linge des cholériques. » (Journal de Chimie médicale.) Après cet examen, je proposerai l’emploi des moyens suivants :

I

Faire prendre à chaque arrivant un bain d’eau de savon blanc de Marseille. Ce savon est très pur, à peine alcalin, il ne peut causer aucun dommage même à la peau la plus délicate, et il fait infailliblement périr tous les petits êtres vivants qui sont plongés dans sa solution[1]. Faire laver la figure et la chevelure avec la même eau. Ce bain pourrait être répété selon les cas, et finalement les individus pourraient prendre un bain d’eau simple. Il conviendrait ensuite de maintenir les personnes dans un lieu dont l’air contiendrait de légères émanations ammoniacales. Ces émanations sont faciles à obtenir avec de l’ammoniaque liquide que l’on ferait couler lentement dans l’air, et, au besoin, par du carbonate d’ammoniaque officinal, ou par un mélange de sulfate ou de chlorure ammoniaque et de chaux vive ou délitée.

II

Introduire immédiatement dans une étuve tout le linge, les vêtements et les objets appartenant aux voyageurs, qui peuvent supporter une température assez élevée sans se détériorer. Les y porter à la température de 130 à 140°, et les y maintenir durant six heures pour être certain que la chaleur a pénétré partout.

Au lieu d’une simple étuve à air chaud, on pourrait employer la vapeur d’eau surchauffée ou non surchauffée, mais amenée au moins à la température indiquée. Ce dernier mode de traitement pourrait être employé spécialement pour le linge.

Les objets pourraient être placés dans des petits charriots ou

  1. On ne peut remplacer le savon par une substance alcaline quelconque, par exemple par le carbonate de soude. Indépendamment de l’effet désagréable qu’il produit sur la peau, il n’exerce pas la même action sur les petits êtres vivants : ovules, animalcules, sporules ou microphytes.