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Nous verrons bientôt par les propriétés et l’analyse des déjections ce qu’est devenu ce sérum.

Examen des déjections des cholériques.

Déjections stomacales.

Les déjections stomacales sont sous forme d’une liqueur incolore, légèrement trouble, et présentent un faible dépôt blanc, qui augmente légèrement par le repos.

L’azotate d’argent y fait naître un précipité blanc en partie, soluble dans l’acide azotique. Le résidu insoluble noircit à la lumière et présente tous les caractères du chlorure d’argent.

Le bi-chlorure de mercure fait naître dans ces déjections un trouble presque imperceptible.

Le sulfate de cuivre en donne un plus apparent après vingt quatre heures.

73gr440 de ces déjections ont été soumis à l’évaporation et ont laissé un résidu ne pesant que 0gr140. D’où l’on tire :

Eau 0,9978
Matières fixes 0,0022
1,0000

Ces résultats ne présentent rien de bien saillant. Les déjections stomacales étant moins abondantes et plus rares que les déjections alvines, il est évident que ce n’est point en elles qu’il convient de rechercher les caractères les plus remarquables du choléra. Ces déjections sont, d’ailleurs, presque toujours accompagnées de boissons, de tisanes, données aux malades, et se trouvent ainsi appauvries et modifiées. Les déjections alvines méritent bien plus d’intérêt.

Déjections alvines.

Les déjections alvines des cholériques sont tout à fait liquides ; elles sont d’un blanc sale, translucides, et ont, jusqu’à un certain point, l’apparence d’une décoction de riz fort trouble ; c’est pour cela qu’on leur a donné le nom de riziformes. Elles sont alcalines. Filtrées et desséchées, elles donnent un résidu hygroscopique qui, appliqué sur du papier rouge de tournesol, attire l’humidité atmosphérique et le bleuit. L’alcalinité des déjections