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L’eau seule peut tenir lieu de toutes les boissons. Nos ancêtres ne buvaient pas d’autre liquide ; beaucoup de personnes suivent encore le même usage, et l’on sait que des individus qui n’ont jamais bu que de l’eau, sont parvenus à un âge fort avancé.

Si l’eau suffit pour entretenir la vie, elle ne suffit point pour le travailleur, pour celui qui doit dépenser une certaine quantité de forces dans le courant d’une journée : elle est débilitante. Bue au-delà d’une limite peu élevée, elle est même nuisible.

Lorsque l’on veut faire faire une course ou un grand travail à un cheval, on lui donne de l’avoine, et cette avoine possède une partie des propriétés que l’on recherche dans les boissons qui entrent dans la consommation ordinaire de l’homme.

Toutes les boissons, quelles qu’elles soient, contiennent un principe enivrant ou excitant.

Ce principe est fort variable ; mais c’est généralement de l’alcool, comme dans les boissons qui ont été citées. Dans le thé et le café, il y a un même principe, la théïne ou la caféïne, qui sont identiques, et auquel il faut rapporter une partie des effets des boissons préparées avec ces matières qui, après avoir produit un effet narcotique très-passager, excitent fortement à la veille et au travail, surtout à celui de l’intelligence.

L’alcool et l’eau forment la base de toutes les boissons fermentées ; mais seuls ils ne suffisent point : ce mélange a une saveur peu prononcée et, quoique moins débilitant que l’eau, il ne donne point à l’estomac la faculté digestive que lui communiquent les autres boissons.