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VIII
PRÉFACE.

que je me suis placé pour apprécier cette question qui a soulevé tant de controverses et qui offre tant d’aspects. C’est de la même manière que je rends compte des réformes opérées récemment dans le sens de la liberté économique. Mais a-t-on tout fait quand on a mis en rapport avec les intérêts de la démocratie la liberté du travail et du commerce ? Malheureusement non. Puisqu’il y a toujours une certaine somme de misères, que nous devons essayer de réduire de plus en plus, sans espérer l’abolir absolument, nous ne pouvions échapper à cette question dans quelle mesure et sous quelles formes doit s’exercer l’assistance publique dans une démocratie fidèle au principe de la liberté et de la responsabilité personnelle ? Mais quoi encore ? La liberté à l’état d’isolement est-elle tout ? En face d’elle n’y aura-t-il que l’autorité ? N’a-t-elle pas un complément nécessaire ? Ici se place, on l’a deviné, la grande question de l’association. C’est le problème du siècle. Elle a pris sous nos yeux des formes particulières en ce qui touche les rapports du travail et du capital. La constitution des associations ouvrières et du crédit populaire est à l’ordre du jour. Quelle est la vraie portée de ce mouvement ? Doit-il et peut-il aller jus-