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VII
PRÉFACE.

parmi les amis de la démocratie de plus en plus dévoués à la cause du droit commun, il était avant tout expédient de mettre en lumière les côtés par lesquels la liberté du travail intéresse spécialement la laborieuse démocratie de notre temps. Montrer que cette liberté, que l’on veut tantôt supprimer, tantôt restreindre, ici sous un prétexte, là sous un autre, se confond avec les intérêts populaires, est et sera peut-être longtemps encore le premier point à établir. Le reste suit de soi-même. C’est ainsi qu’après avoir placé au-dessus de toute atteinte ce point de départ, on se trouve à l’aise pour rechercher quelles sont en fait les lacunes de cette liberté, quelles sont les réformes que comporte notre régime économique en ce qui touche le libre exercice des professions et la condition des travailleurs. À la liberté du travail comment ne pas joindre la liberté commerciale, inaugurée par de récents traités de commerce, notamment par le traité avec l’Angleterre ? Serait-il possible que la démocratie ne se préoccupât point vivement des conséquences que peut avoir l’extension de cette liberté nouvelle pour le travail, les salaires, le bien-être des classes ouvrières  ? Aussi est-ce au point de vue de ces classes