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INTRODUCTION.

chie, la loi de la monotonie stérile et de l‘universelle platitude ! Que la démocratie rejette comme un poison mortel cette égalité chimérique qui soumet tout à un niveau brutal, ce goût de la mauvaise égalité qui a pour mère la cupidité et l’envie.

Que s’il s’agit non plus d’une égalité absolue, mais seulement d’une égalité relative et croissante, l’économie politique, au contraire, donne une juste satisfaction à la démocratie, car l’économie politique ne se borne pas à légitimer l’inégalité comme un fait indestructible, juste et bienfaisant elle montre qu’il existe sous l’empire de la liberté des transactions et sous l’influence de la civilisation, une tendance à l’égalité, qu’elle-même seconde par la guerre déclarée aux injustes priviléges dans le domaine du travail et de la richesse. Cette tendance vers une certaine égalité croissante, la science la constate avec orgueil, car elle exprime le triomphe du droit sur la force, du travail humain sur la nature, de la pensée et du calcul sur le hasard. Les progrès, de la culture rendent moins grande la distance qui sépare le sol d’une fertilité naturelle médiocre, et le sol privilégié qui, à égalité de travail et de capital, donnait incomparablement plus de fruits et des fruits plus appréciés. En tout, l’art et l’éducation confèrent aux avantages acquis de quoi lutter contre les avantages naturels. L’art et l’éducation sont les plus grands niveleurs que le monde connaisse. Si je ne devais me borner, j’aimerais à achever cette démonstration en mettant en lumière les lois admirables de l’économie politique à ce sujet.Nous verrions ce qu’il advient, sous l’action de la civilisation croissante, des différents éléments de la richesse distribuée. Le résultat le