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CHAPITRE XIII

LA LIBERTÉ DU TRAVAIL ET L’ÉTAT.


J’ai dit au point de vue pratique quels progrès économiques me paraissent devoir être réalisés par la démocratie française dans la voie de la liberté du travail et de l’association. Je terminerai par quelques rapides considérations qui résument ce qui précède sur l’importance de la liberté économique dans l’ensemble des libertés générales et sur le rôle qui appartient à l’État en matière économique.

Une des vérités qui feront le plus d’honneur à la philosophie politique de notre temps, si simple qu’en paraisse l’énoncé, c’est d’avoir compris que toutes les libertés ont leur commune origine, leur titre commun dans le droit qu’a chaque homme de développer ses facultés, d’en faire tel usage qu’il lui plaira, sauf le respect du droit correspondant chez autrui, c’est d’avoir montré en un mot que toutes les libertés sont solidaires. C’est aux économistes français du dernier siècle, bien qu’ils aient quelquefois méconnu la liberté politique, que remonte la première constatation de cette espèce de généalogie qui établit la solidarité des libertés en les rattachant toutes à la propriété de la personne ; on les voit sans cesse invoquer le droit que l’homme a de disposer de lui-même, d’accomplir librement sa destinée, d’exercer dès lors sans contrainte les facultés qui répondent à ses fins diverses tant matérielles qu’intellectuelles et morales. Les physio-