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CHAPITRE XII

LA DÉCENTRALISATION.


Opérer des réformes partielles est bien, mais il y a une réforme plus générale qui est sur toutes les lèvres, dont les pouvoirs publics sont même occupés, et qui importe essentiellement pour que le travail soit délivré d’entraves gênantes et pour que l’activité nationale se déploie avec puissance sur tous les points. Cette réforme, non moins nécessaire à la bonne situation économique du pays qu’à sa bonne situation politique, c’est la décentralisation administrative. Non pas que nous la demandions absolue. À Dieu ne plaise que nous prétendions ôter à la France un puissant instrument de force et de bien-être ! Mais le nouveau libéralisme doit comprendre qu’en fait de liberté il faut commencer par la base, et aller du particulier au général. Espérons qu’il aura de plus en plus pour devise : Ex libertate unitas, et non pas : Ex unitate libertas, comme cela se répétait naguère et se répète encore trop aujourd’hui. Sans doute, l’unité importe à la liberté, surtout quand il s’agit de l’unité nationale. Mais l’unité, mais la passion de l’unité appliquée à tout, qu’est-ce sinon l’antipode de la liberté, le prétexte ennobli de l’oppression ? On paraît croire que la rapide exécution des affaires, qui entraîne la suppression des lenteurs de l’autorisation émanée de l’administration centrale constituerait une réforme suffisante. C’est la plus indispensable sans doute