Page:Baudrillart - La Liberté du travail, l’association et la démocratie.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
DE LA LIBERTÉ DU TRAVAIL POUR LES FEMMES.

quelques phrases émues, qui, sous le poëte, montrent l’observateur, avait aussi signalé le mal. M. Ernest Legouvé n’a pas fui non plus devant cette partie plus technique d’un sujet qu’il a traité avec étendue. Dans un ouvrage qui a obtenu un légitime succès, l’Histoire morale des femmes, il suit aussi la femme dans les conditions laborieuses de son existence vouée au travail industriel et aux autres professions dites libérales. Une femme d’un mérite distingué, Mlle Marchef-Girard, a fait un livre sur le passé, le présent, l’avenir des femmes, dans lequel la question du travail est touchée avec vivacité et intérêt. Il n’est pas jusqu’aux corps savants qui ne jugent la question digne d’étude. L’Académie de Lyon mettait récemment au concours la recherche des moyens les plus convenables pour élever le salaire du personnel féminin et pour lui ouvrir de nouvelles carrières. C’est une femme, Mlle Daubié, qui a remporté le prix. Son Mémoire, où l’auteur a mis de l’âme et de l’érudition au service d’un jugement sûr, jette beaucoup de jour sur cette question, si pleine de difficultés et de piéges, par l’étude attentive des faits. Il y a quelques années, la Société d’émulation des Vosges entendait la lecture navrante d’un Mémoire du docteur Haxo sur la situation morale et matérielle des brodeuses vosgiennes. Dernièrement enfin M. Boucher de Perthe lisait devant la Société savante d’Abbeville un discours sur l’état social des femmes, leur travail et sa rémunération.

Quel jugement que celui qu’un de nos plus éminents industriels. M. Arlès Dufour, a porté sur la condition des femmes laborieuses dans les lignes suivantes : « Malgré les progrès de la civilisation et l’adoucissement des mœurs, on ne se fait aucun scrupule de traiter de nos jours la femme comme si elle était naturellement l’inférieure de

    de faits et plein de cœur de M. Victor Modeste sur le Paupérisme"".