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CHAPITRE X

DE LA LIBERTÉ DU TRAVAIL POUR LES FEMMES ET DE LEUR CONDITION PRÉSENTE DANS L’INDUSTRIE.


Une démocratie libérale, je n’ai pas besoin d’ajouter généreuse, n’excepte pas les femmes de la liberté du travail, ni de ses avantages. La situation des femmes dans notre démocratie laborieuse est-elle ce qu’elle devrait être ? Non.

I

Lorsqu’on examine avec les données que fournit la statistique la question du progrès des classes ouvrières, rurales et industrielles, depuis 1789, le résultat de cette recherche n’est point douteux : malgré les peintures lamentables et trop souvent exactes qu’on a faites du paupérisme, le sort des travailleurs s’est amélioré sensiblement. Dans les campagnes, de plus favorables conditions de logement et d’alimentation, la disparition des famines, fait immense et trop peu remarqué, le lourd poids des impôts n’accablant plus ainsi que la corvée le paysan français, la terre divisée entre de laborieux propriétaires, forment un spectacle dont les principaux traits contrastent de la manière la plus heureuse avec les détails qui nous ont été transmis par tous les historiens sur l’ancien régime économique. Quel sombre peintre de notre société irait jusqu’à soutenir que les tristes tableaux laissés par Vauban, Boisguillebert, Arthur Young et bien d’autres trouveraient aujourd’hui leur application ? Un Massillon écrirait-il cette phrase ? « Le peuple de nos campagnes vit dans une misère affreuse, sans lits, sans meubles ; la plu-